Constatant lui-même, l'ampleur du désastre

Et cédant à un instant de panique, de lucidité

Il implore longuement les astres

Leur demandant qu'ils ôtent la Princesse de ses pensées

Quelques jours durant, son profond trouble semble s'apaiser

Quand soudain, le joli visage de Sheherazade lui réapparaît

Il lutte, tente de résister mais, en vain

Il prie la divinité de l'amour en joignant ses mains

Comme la première fois, elle vient

Lui rappelle les termes du contrat

Et François-Michael, une nouvelle fois

De celle qu'il désire, se retrouve dans les bras

Cette deuxième fois, l'étreinte est moins fougueuse

Mais Ô combien tendre et langoureuse

Soudain, surprenant chez Sheherazade, un regard un peu trop compatissant

Très vite se ressaisissant, il déclenche le processus dans sa cellule le rapatriant

Cette fois-ci, bien que plus prudent

Dans le temps, il vient encore d'avancer de quinze ans

Vieilli et affaibli, il ne tarde pas à rendre l'âme

Il est mort pour l'amour fou qu'il vouait à sa belle dame

De par une fulgurante ascension, il est amené

Non pas, devant sa bien aimée, dans le palais des mille et une nuits

Mais, en présence de Saint Pierre, gardien du Paradis

Oui Saint Pierre, de qui il va apprendre la triste vérité

La triste vérité est que la divinité de l'amour

Qu'il avait par deux fois imploré

Etait en fait matérialiste et intéressée

Moyennant de somptueux émoluments

Le marché qu'elle concluait avec le Prince charmant

Pouvait parfois être plus clément

Ainsi, avec le fils d'un riche marchand Italien

Et celui d'un influent seigneur Byzantin

Dont les pères avaient promis entretien et construction

De temples consacrés à sa vénération

Elle avait accepté de très favorablement aménager

La clause qui, à la vie de François-Michel, avait tant coûté

Ramenant l'équivalence à une minute pour une journée

François-Michel, stupéfait et courroucé

D'avoir été si cruellement abusé

Se sent submergé par une incommensurable rancoeur

Et pour la deuxième fois, meurt.

Michael GREYX

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N'hésitant pas un seul instant

François-Michel signe le contrat

A l'aide d'une plume, et son sang

A peine a-t-il signé, qu'il se sent transporté

Dans un lieu où il va enfin rencontrer

Sa Princesse, sa bien-aimée

Une fois le vertige passé, il entr'ouvre les yeux

Sheherazade est là devant lui

Parée de ses plus beaux atours

Dans une immense chambre à demi ouverte sur les cieux

Et un impressionnant silence autour

Le regardant très doucement,

L'un après l'autre

Elle enlève lentement et élégamment

Tous ses vêtements

Surmontant le tumulte qui est en lui

Dans ses bras il la prend et

L'embrasse passionnément

Perdant toute notion du temps

Au petit matin, il s'éveille

Sheherazade, encore endormie, est blottie dans ses bras

Alors, il l'embrasse une dernière fois

Et pour le voyage retour

Claque dans ses doigts

Passé la sensation de tourbillon

Le voilà de retour, parmi ses compagons d'armes

Eux aussi, en prison

Ils le regardent, inquiets, surpris

D'au moins 30 ans, il a vieilli

( 3ème partie et fin les jours prochains )

Vous avez aimé les Contes des mille et une nuits?  Oui, alors ce conte que je vous propose aujourd'hui devrait retenir votre attention. Sans avoir le talent et l'imagination des poètes Persans ou Indiens qui ont écrit ces différents contes populaires, compilés sous l'appellation des " Contes des 1001 nuits ", j'ai essayé au travers de " Marché de dupes ", de vous recréer le climat, le décor, le contexte de l'époque. Tout en gardant le côté idéaliste, fantastique, sublime de cet ouvrage mythique, j'ai introduit dans " Marché de dupes " des sentiments plus matérialistes qui régentent notre monde actuel et qui, j'en suis certain, devaient déjà exister à cette époque lointaine. Je publie le conte en deux parties. La seconde partie sera publiée dans les prochains jours. Bien amicalement,   GREYX

MARCHE DE DUPES

Gentes dames et gents damoiseaux

Membres de notre confrérie Kazeo

Laissez moi vous conter une histoire

Qui s'est déroulée en un autre temps

Dans une contrée lointaine, appelée Orient

François-Michel, preux chevalier de

Notre bon roi de France

S'en est allé en croisade

Peu après le concile de Plaisance

Rendre Jerusalem accessible au pélerinage

Combattre l'infidèle et le Sarrasin

Tel semblait alors être son seul destin

Mais l'amour en a voulu autrement

Au terme d'une bataille, fait prisonnier par les Turcs

François-Michel entr'aperçoit,

Au mileu de ses servantes

Prenant l'une de ses baignades,

La divine Princesse Sheherazade

D'une indescriptible beauté, d'une grâce infinie

De François-Michel, elle finit par envahir

Les journées et les nuits

Dévoré par la passion

Son esprit altéré par des visions

Brûlant de la fièvre d'un mal

Lui semblant bien peu banal

Dans sa geôle, à la tombée d'un jour

Il décide de s'en remettre à la divinité de l'amour

Sitôt implorée, celle-ci apparaît

D'une fine brume bleue entourée

Et dit à François-Michel :

'' La Princesse Sheherazade, je vais te faire rencontrer

mais, voilà ce qu'il va t'en coûter :

Chaque minute de vos nuits t'ôtera un mois de ta vie ''

Michael GREYX

( 2ème partie dans les prochains jours )

Quelques petites secondes s'écoulent et un message s'affiche '' Moi, ça va'', C'est bien le type de réponse que Mika redoutait le plus. Deux réactions sont possibles: soit dire '' et bien, c'est parfait. @ + Cordialement '' et, congédier ainsi son interlocuteur d'une façon un peu discourtoise; soit entamer la conversation en plaçant une formule de circonstance sur un ton chaleureux ( le tutoiement aidant ) telle que : '' Alors, es-tu prête pour Noël ? ''. Avant que Mika n'ait pu faire son choix, un autre message tombe '' cet après-midi, j'ai eu un accident de voiture avec ma fille, J'espère ne jamais revivre çà de ma vie ''. Mika est réceptif car en tant qu'avocat, il a défendu à plusieurs reprises, des victimes de la route. Il va pouvoir échanger quelques propos sensés avec son interlocutrice et sait-on jamais, peut-être même lui rendre service. Il pose cent mille questions et finit par cerner le problème : Jessy a été victime d'un accident en chaîne ( véhicule qui vient percuter le vôtre à l'arrière et qui vous projette sur celui qui vous précède ). Le véhicule qui est venu la percuter roulait à assez vive allure, a voulu freiner au dernier moment mais … trop tard. Mika lui demande si elle a bien rempli un constat avec le conducteur de chacun des véhicules, s'enquiert de l'âge de son véhicule pour lui fournir quelques renseignements à propos de l'indemnisation qu'elle touchera de son assureur et surtout, lui demande si elle et sa fille n'ont pas été blessées. Jessy le rassure '' Ni moi, ni ma fille âgée de de deux ans, n'avons été blessées ''. Mika place un vieux lieu commun '' Tant qu'il n'y a que de la tôle froissée … ''.

La conversation dure un peu. Jessy remercie Mika d'avoir été à son écoute, lui dit qu'elle ne pensait pas que l'on puisse se faire des amis sur le Web, que ça lui fait du bien car depuis quelques temps, sa vie n'est pas spécialement rose …. Mika, décidément très en verve et compatissant, lui rétorque '' Tu sais Jessy, dans le monde impitoyable du Web, il y a encore tout de même quelques internautes sympathiques '' et, regardant sa montre, finit par lui dire '' et bien Jessy, je vais te souhaiter une bonne fin de soirée, @ + ''. Quel n'est pas le désarroi de Mika, lorsqu'il prend connaissance du dernier message de Jessy '' Bonne soirée à toi aussi et, à demain ''

Ah! cette réponse confirmait ce qu'il pensait depuis la nuit des temps à propos des messageries: '' vraiment, il y a des personnes qui passent leur vie à Tchater! Elles ont vraiment du temps à perdre! Certes, cette femme est plutôt charmante et a peut-être plus que d'autres, des raisons de chercher du réconfort sur le Web mais de là à vouloir rediscuter demain ….. Malheureusement, je n'ai pas de temps à perdre …. ''

Ainsi, se termine le premier contact. A suivre …..

Le premier contact

Tout a débuté une soirée de l'hiver 2009. Après une longue journée durant laquelle, il avait instruit un dossier de défense difficile, s'était énervé dans les embouteillages et avalé un repas frugal à cause de l'heure tardive à laquelle il était rentré, Mika était maintenant là, calé dans son fauteuil, face à l'écran de son ordinateur.

Il rêvasse. Il revoit dans sa tête, l'embouteillage monstre, les vitrines féériques des magasins, dont le décor ne laisse aucun doute : Noël est imminent !! Il repense à tous les passants qui se pressaient sur les trottoirs, à la recherche du dernier cadeau manquant; au mendiant qui tendait inlassablement la main mais à qui personne ne prêtait attention, tellement tout le monde était pris dans le tourbillon des fêtes, frappé de plein fouet par la fièvre acheteuse. Mika est même persuadé que la plupart des passants trouvaient ce mendiant anachronique voire même indécent. Afficher tant de misère et de tristesse en cette période de liesse, de resplendissement de notre si chère société de consommation; ça fait tache, ça ne devrait pas être permis !

Mika en était donc à pester contre cette société cynique et cruelle, quand soudain, il voit s'afficher en bas de son écran, une petite fenêtre indiquant '' Jessy t'a écrit un nouveau message ''. Jessy …. mais qui peut bien être cette Jessy qui vient faire irruption dans son univers? Sur le coup, Mika pense ne pas donner suite à ce message qui, après tout, ne le concerne sans doute pas, Oui, certainement que cette dame ou jeune fille a appuyé sur une mauvaise touche ….. ça ne peut d'ailleurs qu'être çà ! Il faut dire que Mika a une sainte horreur des messageries en tous genres où l'on s'échange des banalités, où '' tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil '', où l'on risque de rencontrer des femmes très entreprenantes, trop entreprenantes … bref, où l'on perd son temps !!!

Il était donc sur le point de fermer cette petite fenêtre pour l'éternité lorsque soudain, il se dit '' ne sois pas goujat, dis à cette personne qu'elle s'est trompée, ça ne te prendra que quelques instants et tout rentrera dans l'ordre ''. Mika clique et, s'affiche le message suivant : '' Salut, ça va ? ''. Mika réfléchit : doit-il répondre ou faire semblant de ne pas l'avoir lu ? Après une réflexion qui dure près d'un siècle, il décide de répondre, mais ….. quoi ??? S'il répond '' Salut, ça va ? '', son interlocuteur va penser que c'est l'echo qui lui répond, s'il dit '' ça va '', c'est une réponse fermée ( il valait mieux ne pas répondre ) … etc … etc … Soudain, Mika a un éclair de génie et décide de répondre '' Bah oui ça va et toi ? ''. Sans s'en rendre compte sur le coup, Mika vient de laisser entrer le destin et tout son cortège de surprises, de mystère et de sentiments en tous genres.

A suivre ....