• Les folles nuits d'Istanbul

     

     

    Miami, Istanbul, la Croatie sont les trois destinations qui avaient été choisies en 2006 par les reporters du magazine Zone interdite, présenté par Anne-Sophie Lapix, pour illustrer les nouvelles tendances du tourisme. Pour les amateurs de fêtes nocturnes et lieux branchés. Faire la fête des nuits entières à l’ombre des mosquées et s’endormir à l’appel du muezzin : voilà des vacances qui ont le mérite de l’originalité. Et c’est possible à Istanbul. Ici, on danse, on boit et on chante, comme partout ailleurs sans doute, sauf que nous ne sommes pas n’importe où, mais dans un pays, la Turquie, où les islamistes sont au pouvoir.

    Qui l’eut cru ? « Istanbul, quinze millions d’habitants est une des villes les plus amusantes du monde », explique le sociologue turc, Ali Aka, qui explore les nuits du Bosphore depuis des années et théorise sur ce qu’il appelle « la Movida turque », commencée selon lui, dans les années 90. C’est lui que les reporters de M6 ont choisi comme guide pour visiter le coeur du Taxim, le quartier branché d’Istanbul où restaurants, boîtes de nuits ou simples bars ne désemplissent pas.

    Parmi eux, les Jardins de Jahide, que dirige Gulsun Sami, petite femme rousse et volubile parlant bien le français, que l’on présente, comme la « Régine d’Istanbul ». Ici, des femmes jeunes, belles et dévoilées s’amusent aux bras de Turcs argentés.

     

    Un islam tolérant

    « En Turquie, l’Islam est tolérant », explique Gulsun Sami, qui n’aime pas les islamistes mais reconnaît qu’ils ont intégré le fait que, depuis longtemps, la Turquie est un pays laïc. On est loin des clichés sur la Turquie arriérée, même si, bien évidemment, Istanbul n’est pas toute la Turquie. Encore plus étonnant : une boîte de travestis discrètement installée au coeur du Taksim avec des spectacles de strip-tease sous lumières tamisées. Prix de l’entrée : 100 euros.

     

    La mode et l’argent

    Comme partout ailleurs, explique le commentateur, les moteurs des fêtes sont la mode et l’argent. Et si on est sans le sou comme c’est le cas de ces jeunes Turcs qui forment 75 % de la population ? Eh bien, on va dans un de ces petits bars ouverts très tard - il y en a des milliers à Istanbul -, où on peut boire une bière pour un euro en écoutant des musiques occidentales, turques ou kurdes.

    « A la Bastille, tout est fermé à deux heures du matin, tandis qu’ici, cela continue, nous dit une jeune Turc qui connaît bien Paris. Et les intégristes, dans tout cela ? « Nous nous ignorons », indique Nalan (30 ans), qui ajoute que les femmes intégristes qui sortent voilées se contentent de se promener ou de faire les courses.

    Musulmane, croyante, Nalan avertit ses parents quand elle sort en boîte et elle n’hésite pas à rentrer à pied en pleine nuit. « C’est possible depuis une dizaine d’années », précise-t-elle. Bref, en entendant ces commentaires, si on n’est jamais allé à Istanbul, on a vraiment envie d’aller y faire un tour.

     

    Miami : temple de la jeunesse fortunée

    A l’autre bout du monde, il y a Miami, où les reporters de M6 avaient aussi planté leurs caméras. La ville a troqué son image de capitale de riches retraités et mafieux en tout genre pour celle de temple de la jeunesse fortunée. A Miami, autant le savoir d’emblée, il vaut mieux être jeune, bronzé et bien pourvu financièrement. Des Français nous le confirment. Parmi eux, Michael Martin, il s’appelle maintenant Mike Martin. Il est DJ et anime des soirées depuis onze ans.

    Au fait, pourquoi est-il venu ici ? Quand on est un DJ connu on gagne beaucoup. « Je connais les plus jolies filles de Miami », confie Mike Martin. Après ces sentences lapidaires, il nous emmène chez un autre Francais qui, autrefois, a travaillé dans la mode à Paris.

     

    Une sélection drastique

    La cinquantaine fatiguée et les yeux pochés par son activisme nocturne, Roberto est devenu richissime en ouvrant la boîte de nuit la plus courue de Miami, « Le Mint », dont le décor psychédélique change chaque année. Sa spécialité : la sélection drastique à l’entrée. « Les gros et des moches n’entrent pas dans ma boîte », assure Rooberto, avant d’ajouter : « Les petites et les grosses non plus ».

    Qu’importe, puisqu’on se presse à l’entrée, où des videurs vigilants sélectionnent au faciès, à la notoriété et, bien sûr, au portefeuille puisqu’il faut consommer trois bouteilles de champagne de plusieurs centaines d’euros pour avoir une table. Il faut ce qu’il faut…

    Loin de cette caricature d’hédonisme, la Croatie est la troisième destination du magazine. Un pays ravagé par la guerre voici dix ans, en passe de devenir une destination courue.

     

    C’est mieux à Saint-Trop !

    Dans ce reportage, réalisé par Caroline Coldesy, nous suivions plusieurs types de touristes. Quatre jeunes Suisses de 20 ans, venus dans l’île de Pag « parce qu’ils n’ont pas les moyens de se payer Ibiza et Saint-Trop », nous explique la réalisatrice, et qui font la fête toute la nuit. Le milliardaire Omar Arfouch, visitant Dubrovnik avec sa fiancée, et le jet setteur Massimo Gargia, venu tester les mérites comparés de ce pays et notamment de l’île de Hvar, qui s’ouvre au tourisme de luxe. Conclusion de Gargia, cependant : on est mieux à Saint-Tropez !

    L’explication de cette soudaine cohue sur ce beau pays, selon Caroline Coldesy ? « Il reste encore traditionnel. On peut y trouver des plages très tranquilles et puis il y a l’effet de mode. Ibiza est un peu surfaite et les gens de la “jet set” aiment bien se faire voir ensemble », expliquait l’auteur du reportage.

    Dépêchez-vous d’y aller avant qu’il ne soit trop tard !


  • Commentaires

    1
    denis86
    Mardi 27 Avril 2010 à 19:31
    ben voila il s'attaque au nuit de Paris c'est quand même dingue de voir des choses pareil !!!
    j'espère que la pétition va porter ces fruits et qu'il arrête un peu cette répression permanente !!!
    amitié Denis!!!
    2
    Petitfilou1 Profil de Petitfilou1
    Mercredi 28 Avril 2010 à 09:54
    Merci pour ta visite et l'intérêt que tu portes aux artistes, exploitants de lieux de diffusion, acteurs des musiques actuelles et professionnels de la nuit. Mon article datant de la fin de l'année dernière, je vais faire le point sur l'évolution de la situation et ne manquerai pas de t'en informer. Sinon, la pétition était disponible à l'adresse suivante : www.quandlanuitmeurtenesilence.com . Amicalement, Michael
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